Tout en rimes

La danse de l'arlequin

Un jeune arlequin ajoute ses larmes à la pluie qui ne cesse de tomber. Mais l'arrivée d'un passant va pour lui tout changer.

— Dis-moi triste arlequin, pourquoi la rosée perle-t-elle sur tes joues rosées ?

— Ne vois-tu pas le temps qu'il fait ? Il pleut. Le ciel n'est point joyeux. Cela me rappelle tant de moments malheureux.

— Ne pleure pas. La pluie est un cadeau. Elle fait pousser les fleurs et berce les coeurs. Sans elle, le monde ne serait que terre brûlée.

— Peut-être… mais mon coeur devient poussière. Il a tant besoin de lumière.

— Sèche tes larmes jeune arlequin. Relève-toi de ces marches de pierre et laisse la vie te prendre dans ses bras pour un doux câlin. Lève-toi et viens avec moi faire tinter les grelots de ton drôle de chapeau.

— Ô comme tes mots et tes pas m'inspirent… Te voir ainsi danser sous la pluie me redonne le sourire.

— Mais que fais-tu à griffonner, tordu sur l'escalier ?

— J'écris la pluie et ma vie avant de tout oublier.

— Oh, comme c'est curieux. Et qu'écris-tu jeune arlequin ? Tout cela est bien mystérieux.

— Non ne t'arrêtes pas ! Continue tes acrobaties joyeux inconnu. Les gens te regardent danser par les fenêtres des rues. Moi, debout sur les pavés trempés de ce joli parvis, je vais leur réciter ma poésie. Ouvrez grand vos fenêtres et laissez entrer ma voix. Regardez-nous danser depuis les toits.

— Je suis ravi de te voir ainsi ! Mais livre-nous donc le fruit de ta plume, avant que je ne m'enrhume sous le eaux glacées de ce pluvieux mois de mai.

— Compris mon ami ! Je vous la crie comme je l'ai écrit :

Pluie radieuse

Ma vie est comme la pluie,

Un cadeau tombé du ciel,

Et sur la Terre elle ruisselle.

La pluie est comme ma vie,

Elle sème des souvenirs sur les chemins,

Tels des éclats du miroir de ma vie.

Ma vie est comme la pluie.

L’ardent soleil brûle nos heures,

Évaporant les souvenirs du chemin si joli.

La pluie est comme ma vie.