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Aventure

 

Le voyage de Sanchuan

 

silhouette devant une montagne


Plusieurs années après la disparition de son ami, Sanchuan Gü décide de quitter New York, sa ville d'adoption, pour retourner sur les lieux de l'accident ; à l'endroit précis où il a perdu son acolyte, englouti par la tempête.


 

 

 

Carnet de voyage de S. Gü

 

 

21/08/1954

Tout est prêt ! J'ai rassemblé mes affaires. Aujourd'hui est le jour de mon départ. Mes valises attendent patiemment le tapis roulant qui les mènera dans la soute. Assis sur ma chaise en plein centre de l'aéroport, je regarde les gens défiler à toute vitesse et profite de ce moment pour écrire les premières lignes de mon carnet de voyage. J'espère vraiment parvenir à mon objectif ! Je nourris de grands espoirs sur le sort de mon ami. Je me donne 5 jours pour le retrouver. Ce laps de temps écoulé, je retournerai à New York non sans une certaine amertume…

 

Je suis à présent dans le ventre de l'oiseau de fer. Ça y est ! Mon aventure commence maintenant ! À vrai dire, je me demande si elle n'a pas commencé bien avant. Peut-être ne s'est-elle jamais arrêtée… Peut-être que mon retour à New York n'aura été qu'une escale. Dans quelques heures, je me retrouverai là où je me tenais il y a environ 5 ans.

 

Seul sur mon siège, je me souviens avec émotion de nos différents voyages à travers le monde : Le Kilimandjaro, les lignes de Nazca, le grand canyon, les chutes du Niagara, les forêts primaires, les pôles avec leur soleil de minuit et j'en passe.

 

Le plateau-repas est infect ! En sortant de l'avion, je fonce directement me restaurer dans ce petit resto non loin de l'aéroport. Enfin… s'il existe encore…

 

Le vol s'est bien déroulé et le restaurant Le Phénix est toujours là. À vrai dire, il n'a pas changé du tout ! C'en est même étonnant !

 

Je me tiens à présent dans le bus qui lui a bien changé ; la rouille poursuit son oeuvre…

 

La nuit est tombée assez rapidement. L'hôtel où je vais passer la nuit est… comment dire… Loin du 5 étoiles…

 

 

22/08/1954

Après un long trajet dans ce bon vieux bus, je suis finalement arrivé au pied de L'Himalaya. Les images actuelles se mêlent aux souvenirs pour créer un drôle de goût ; une curieuse impression. C'est comme si tout ce que j'avais vécu dans la grosse pomme ces 5 dernières années n'était réduit qu'à une fraction de seconde.

 

Vais-je retrouver les traces de Finto, mon ami disparu lors de notre expédition ? Venir jusqu'ici n'est-il pas une folie ? Je sais pertinemment qui oui ! C'est complètement illogique, Fento est assurément mort ! Qu'importe ! Quelque chose en moi me pousse à y aller ; J'en ai besoin. Ne serait-ce que pour lui dire au revoir… Ce lien qui nous unit est aussi résistant que l'acier. Comme le disait Sylvia, une amie, c'est un lien en or ; inaltérable.

 

L'ascension se passe plutôt bien. Tenzin, mon guide, est un peu bizarre. Ce dernier effectue toutes sortes de mimiques, de gestes obscènes et ne cesse de raconter des histoires idiotes. La dernière en date est une légende de sa bourgade natale : agacé de ne pas être le chef de son village, un homme à l'ambition démesurée défia le soleil en lui soutenant un regard ardent. De cette manière, il pensait prouver à tous sa valeur. Bien entendu, le pauvre crétin perdit la vue et chuta au fin fond d'une vertigineuse crevasse.

 

 

23/08/54

Cette soirée aura été des plus soulantes. Tenzin n'a pas arrêté de raconter ses conneries.

La tente pliée, nous repartons vers les neiges éternelles.

 

Je n'en peux plus ! Cet après-midi j'ai renvoyé Tenzin.

 

 

24/08/54

Je ne sais pas si mon fichu guide m'a lancé un sort pour l'avoir un peu malmené hier, mais aujourd'hui une glissade m'a blessé à la cheville. Je suis obligé de rebrousser chemin. J'aurais dû prendre mon amulette en obsidienne. D'après certains, cette pierre aurait le pouvoir de conjurer les mauvais sorts et d'écarter les mauvais esprits.

 

Sur le retour, les choses prennent tournure dans mon esprit. Je rentrerai à la maison avec ce fantôme…

 

 

26/08/54

Je n'ai pas noirci mon carnet hier. Je n'ai fait que me traîner en bas de la montagne.

Quelle folie ! Mais quelle folie ! Je n'aurais jamais dû revenir ici. Il a fallu que je me raccroche à cet espoir… Je rentre à New York en me promettant de ne plus remettre les pieds ici !

 

 

01/05/1964

Hé oui ! Prés de 10 ans après, j'ai finalement obtenu les réponses à mes questions.

J'ai retrouvé mon carnet au fond d'un tiroir et vais enfin pouvoir y inscrire le fin mot de cette histoire.

Fento est devenu célèbre pour sa fantastique découverte. Cela m'a fait tout drôle de voir sa photo à la une des journaux papiers et télévisés. Il faut dire qu'avoir passé toutes ces années au coeur d'un village yéti est tout simplement extraordinaire ! Il explique que les yétis l'ont recueilli après notre séparation pendant la grosse tempête. Il dit avoir passé toutes ces années à étudier ces créatures légendaires et vivre à leurs côtés aura été pour lui une illumination. Bien sûr, il refuse d'indiquer à qui que ce soit l'entrée du hameau yéti. Il dit également vouloir me joindre le plus tôt possible. J'attends donc son appel avec la plus grande impatience…

 



15/11/2013

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